One step closer you and I get older. Septembre 1970
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Lucian Marshall
Mar 20 Mar - 18:43
La nuit n'allait pas tarder à tomber sur les rues sombres de Londres. Je m'étais échappé du château le temps d'une soirée, laissant mes devoirs de professeur pour remplir ceux de fils. Un rôle qu'il fallait bien assumer de temps en temps, surtout ces derniers mois ou tout s'assombrissait à l'horizon, laissant dans leurs sillages une multitude de mauvais présages. Ne pas y penser. Avancer encore. Marcher une dalle après l'autre. Les compter cinq par cinq. Être simplement un fils pour un père qui avait toujours du mal à ne pas se laisser tenter par l'obscurité. Sombrer une fois de plus, entraînant tout dans sa chute par la même occasion. J'aurais pu fermer les yeux pour une fois. Le laisser flirter avec la légalité comme il avait l'habitude de le faire... Mais j'étais un fils bien trop raisonnable. Beaucoup trop inquiet. Je n'avais pas envie de le voir finir sa vie dans cette prison. Une prison où il avait juré ne jamais mettre les pieds. Plutôt mort qu’enchaîner. Je préférais le garder en vie quitte à le vexer. Je préférais les cris au silence. La colère à l’indifférence. C'est pour cette unique raison que je me retrouvais dans cette rue par un temps pluvieux au crépuscule d'une nuit froide. Mes yeux scrutaient les alentours, perçant les ombres d'un regard inquiet en m'imaginant tomber nez à nez avec une quelconque autorité.. Dans ma position, ce serait embêtant.. parce que j'étais loin d'être innocent pour le moment. Tant que j'avais ces objets avec moi.. Volé à un père qui cuvait paisiblement. Refourgué à quelqu'un d'autre pour ne pas risquer qu'on le prenne avec. C'était bsiquement ce que je passais mon temps à faire. Allez et venir pour l’empêcher de se mettre dans des ennuis qui n'était plus de son âge. Pour son bien. Pour le mien. J'arrivais devant la porte sombre. Ma destination. Mon purgatoire. J'y avais pourtant mis les pieds bien souvent, mais j'avais toujours ce sentiment étrange, ce malaise persistant à me trouver là en face de cette boutique qui ravivait des souvenirs que je m'efforçais d'enterrer. Quelques secondes. Peut être une minute. C'est le temps qu'il me fallut pour reprendre mon souffle, pour inspirer un bon coup et chasser toutes ces idées de ma tête. Entrer. Donner. Repartir. C'était aussi simple que ça. J'aimais les choses simples et cette situation ne l'était définitivement jamais. D'année en année, c'était toujours le même schéma. Ma main se crispa sur la poignée, tournant finalement cette dernière pour me permettre d'entrer dans la clarté de cet enfer. Les choses avaient bougé depuis la dernière fois. Mais les choses bougent souvent, elles bougeaient sans cesse, surtout ici. Mon regard se perdit sur les étagères quelques secondes, laissant mes pas briser le silence du lieu. Un des tableaux n'était pas aligné avec les autres. Il penchait sur le côté, quelques centimètres à peine. Un détail futile. Une obsession envahissante. L'espace d'une seconde, j'en avais presque oublié ou j'étais, ce que je faisais et ce que je voulais. Il n'y avait que ce tableau et ces quelques centimètres de travers que ma main venait corriger. Le décaler un peu. Juste assez pour que la symétrie soit parfaite. Voilà. L'endroit était subitement moins étouffant. J'en souriais presque, satisfait, même comblé. Quelques secondes de légèreté avant que la réalité ne me rattrape. Qu'elle me percute de plein fouet pour bien me rappeler ou j'avais mis les pieds. J'entendais ses pas. Mon corps s'était redressé. La tête haute, le visage droit, je me tenais au centre de la pièce, serrant contre moi mon malheur et la raison de ma venue. Je me composais un sourire. Presque aimable, se voulant amical. Une arme contre le malaise, contre le mépris et la honte. Il fallait au moins ça pour affronter les regards. Surtout le sien.
C’est quasiment la fin de journée, enfin, il fallait avouer qu’aujourd’hui la journée avait été particulièrement ennuyante. Très peu de client s’étaient présentés, bon ok, ce n’était pas comme si il y avait souvent foule dans la boutique mais tout de même…Là c’était particulièrement mort. Matthew avait fait la poussière dans toute la boutique, du sol au plafond et il avait aussi changé de place pas mal d’objets, oui il s’ennuyait profondément et même s’il adorait ne rien faire, il ne pouvait pas tout le temps se le permettre.
Lorsqu’il fut satisfait de son nouvel ordre il décida d’aller dans l’arrière boutique pour y faire un inventaire de certains objets plus particulier, ceux se trouvant à l’arrière n’était pas encore destinés à la vente, voir pas du tout…Parfois ils étaient bien trop utiles et Matthew préférait les garder pour lui-même. Alors qu’il examinait une fiole remplit d’un liquide de couleur rouge sang, le blond entendit des bruits de pas, surement un client étant donné qu’il était seul dans la boutique.
Matthew laissa ses affaires en place puis alla à la rencontre de son client, lorsqu’il vit qui était le fameux client il ne fut pas réellement surpris. Lucian Marshall, il était venu plusieurs fois vendre plusieurs objets appartenant à son paternel…Cher papa qui flirtait beaucoup trop avec la magie au gout du fiston…Ah si seulement Lucian savait qu’il vendait tout cela à un mangemort, continuerait-il de le faire ou ferait-il demi–tour rapidement ? Un petit sourire sur le visage, Matthew alla se mettre derrière le comptoir.
-Mon botaniste préféré est de retour, une véritable surprise…Dis-moi que tu es venu pour acheter cette fois-ci.
Il ne refusait pas d’acheter certaines choses de valeur pour les revendre bien plus cher plus tard, mais là Lucian ne faisait que vendre. S’il n’avait que ce genre de client il serait vite sur la paille, il fallait bien que lui vende quelque chose pour vivre tranquillement après. Le blondin remarqua le sac que tenait l’homme face à lui…Non encore une fois il était venu pour vendre, Matthew lâcha un léger soupir…Il allait finir pauvre à ce rythme.
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Dernière édition par Matthew Burke le Ven 23 Mar - 19:47, édité 1 fois
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Lucian Marshall
Ven 23 Mar - 15:59
La seule chose qui ne changeait pas dans cette anarchie, c'était bien lui. Le même regard depuis toujours. Perçant, un peu amusé. Jugeant plus que nécessaire tout ce que ses yeux pouvaient croiser. Une pointe de lassitude s'y glissait également, mais cet éclat s’effaçait souvent en ma présence. J'étais peut être sa source de distraction préféré depuis bien des années. J'essayais de le prendre comme un compliment, même si mes doigts caressaient distraitement la lanière du sac qui portait mon fardeau, traduisant une nervosité qu'il était de toute manière inutile de cacher. Un autre sourire. Deux pas en avant. Il fallait que je me débarrasse de ça au plus vite. Que je me libère de ce poids qui pesait un peu plus sur mon dos de secondes en secondes. Il était le seul à pouvoir le faire malheureusement. Nous étions liées depuis si longtemps qu'il était étrangement le seul en qui j'avais confiance. Même si le mot confiance avait un tout autre sens dans la bouche de mon vis à vis, comme chantage et opportunités. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui je vendais simplement, pour son plus grand désarroi.
« Bah... sauf si tu as quelque chose pour calmer les élèves turbulents... »
Par moment, je suis presque certain que certains de ces objets pourraient m'être utiles. Dans une autre vie certainement. Une vie qui aurait peut être finalement satisfait mon père et le monde dans lequel il vivait. Souriant toujours et réalisant la moralité limite de cette blague, mes gestes se figèrent une seconde.
« Je plaisante bien sur. »
Bien sûr. Comme s'il était nécessaire de préciser ce point. Détachant mon regard, mon attention se reposa sur le sac que je déposais sur le comptoir, en sortant méticuleusement chaque objet. Trois. Parfaitement aligné en face du propriétaire. Par taille et par poids. Parce que je n'avais aucune idée de leur dangerosité ou même de leur utilité. On avait une vieille plume qui ne nécessitait aucune encre mais bien du sang, une boite noire qui murmurait toute seule et que je n'avais pas osé ouvrir.. et finalement quelque chose que j'avais reconnu comme du sang de licorne. Parfaitement illégale.
« Je ne sais pas ou il les a trouvé.. je pense qu'il a repris contacte avec .. des amis... je crois qu'il prépare quelque chose.. »
Encore. Une confession inutile. Matthew Burk n'était pas du genre à se soucier des problèmes de familles des autres. Mais il avait une clientèle particulière et ces gens là aimaient souvent parler aux gens comme nous. Les sorciers de l'ombre. Les sang purs, les profiteurs ou les révoltés. Ceux qu'ils s'imaginaient faire parti de leur monde. Alors il savait forcément. Peut être qu'il voulait négocier ça aussi. Certain que ça lui changerait de son quotidien morose.
Il le regarde s’approchait de lui, il reste juste là derrière ce simple comptoir, ce petit divertissement, ah si seulement ils étaient de retour à l’époque où ils étaient plus jeunes…Matthew pourrait tellement en profiter, malheureusement ils sont adultes, fini les jeux innocents et bonjour l’ennui des vies d’adultes. Malheureusement, lorsqu’il demanda si le professeur était là pour acheter il fut vite déçu de la réponse, même s’il ne put retenir un petit rire.
-Tu es certain de plaisanter ? Parce que je dois avoir deux ou trois trucs qui pourraient calmer tes élèves…Les immobiliser totalement…Enfin, ça pourrait t’être utile je pense.
Lucian fini par sortir les objets de son sac, une plume, une boite et une fiole…Trois objets qui ont l’air tellement inoffensif pour le premier crétin venu, mais tous les deux savaient très bien qu’une chose anodine pouvait être dangereuse. Matthew examina les objets sans trop y toucher, en particulier la boite, juste au cas où. Le blond secoua légèrement la tête en écoutant les paroles du botaniste, si seulement il savait ce qu’il était en train de se passer.
-Ca reste des objets relativement faciles à trouver, en particulier la plume…Juste le sang de licorne qui sort du lot. J’me demande bien quelle potion il voulait faire avec.
Est-ce qu’il tentait de le rassurer d’une manière totalement inutile ? Non absolument pas, il voulait juste ne pas partir sur une discussion qui inclurait des mages noirs et tout…Quelque chose qui ne l’inclurait pas en gros. Le vendeur attrape la plume et la leva légèrement.
-Toi qui demandait quelque chose pour calmer tes élèves, tu pourrais l’utiliser…Je peux t’assurer qu’avec ça, les leçons rentrent plus facilement dans le crâne…Tester et approuver.
On pouvait remercier sa gentille famille de fou furieux pour lui avoir fait du recopiage de leçons intensives pendant les vacances avec ce genre de plume, le grand-père et la mère ne supportant pas de voir le Matthew avec des mauvaises notes…Les joies de l’enfance si on peut dire. Il finit par reposer la plume avant de sortir plusieurs pièces…Bien insuffisant pour les trois objets ensembles, il voulait voir si le Lucian était prêt à négocier plus ou pas…Il préférait la première solution, l’avoir plus longtemps pour lui serait bien plus amusant que de retourner ranger l’arrière boutique.
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Lucian Marshall
Sam 24 Mar - 23:17
Sourire pour la forme. Pour chasser le malaise de ces mots qui semblaient trop sincères dans sa bouche. Même s'il plaisantait certainement, une part de moi ne pouvait s’empêcher de me chuchoter qu'il pensait réellement ce qu'il disait. Parce qu'à l'image de l'enfant qu'il était, il n'était pas le plus tendre des hommes. Mais il était celui dont j'avais besoin à cet instant, même avec ses plaisanteries. Je restais silencieux, glissant par moment un demis sourire, attendant sans bouger qu'il estime les objets, qu'il les observe et qu'il les prennent. Je voulais simplement qu'il les garde. Les faire disparaître. Les oublier. Comme je m'y attendais, il était familier avec ces objets, il était même curieux de trouver du sang de licorne. Une abomination pour certain mais une mine d'or pour d'autres. Je n'avais aucune idée de ce que mon père voulait faire de tout ça et je n'avais aucune envie d'y penser. Je voulais juste le préserver. Loin de tout ça même s'il y sombrait déjà. Retarder l'échéance. Au final, c'est la seule chose que je pouvais faire, alors j'essayais simplement d'être un meilleur fil qu'il n'était mauvais père. Mon regard glissa quelques secondes sur le reste de la salle, se reportant rapidement sur la plume qui éveillait peut être des souvenirs à mon ancien camarade. Une fois de plus la sincérité de ses mots me mit mal à l'aise. Parce qu'il avait déjà croisé cet objet et qu'il l'avait subi. Subir en silence. Ma main glissa nerveusement le long de mon bras, triturant le tissu distraitement comme pour occuper mes doigts et chasser le malaise que des souvenirs pouvaient éveiller. Les cicatrices n'étaient pas que de chaire et ne marquaient pas que le corps. Même si j'essayais d'étirer un sourire sur mes lèvres, il n'était pas de ceux que je pouvais leurrer. Lui faisait parti des autres, ceux qui savaient ce que je cachais sous les masques et quel secrets j'enfouissais sous les silences. Avec lui c'était inutile.
« J'crois que je vais continuer à.. me contenter des retenues... »
Ma main se resserra sur mon bras. Mon regard restait bloqué sur la plume. L'envie soudaine d'y mettre le feu me dévorait. La faire partir fumée comme si cette chose n'avait jamais existé. Comme si ça pouvait effacer ce qu'elle avait certainement fait et empêcher qu'il la cède à quelqu'un. Je devrais la brûler. Mon index martelait le bois du comptoir alors que mon attention se figeait sur la plume. Comme une obsession. Encore une. Il suffisait que je tende la main, baguette en main, et l'obsession partirait en fumée. Il suffisait de rien.. Mais rien c'était déjà trop. Le bruit de pièces éclata la bulle dans laquelle je m'étais noyé. L'espace d'une seconde, j'en avais oublié ou j'étais et ce que je faisais, fixant presque avec étonnement le blond en face de moi. C'est vrais que je venais vendre, il était normal qu'il me paie.. Ou plutôt qu'il m'arnaque.. Parce que ça non plus ça ne changeait jamais vraiment.
«.. Je sais que j'ai très envie de m'en débarrasser.. mais le sang vaut à lui seul le double de ce que tu me proposes... »
Il le savait. Il l'avait fait exprès. Ce qui m'échappait toujours avec lui c'était le « pourquoi ». Cette question restait souvent sans réponse. Pourquoi pas ? Pourtant c'était au delà de ça, parce que ça durait depuis toujours, peut être que c'était devenue une habitude. Lui qui s'amuse, moi qui le suis. Sans savoir pourquoi. Parce que c'était comme ça. Je retenais un soupir, ancrant mes yeux dans les siens pour soutenir son regard. Quelques secondes, peut être plus. Juste assez pour ne pas le laisser croire qu'il avait déjà gagné.
Il n’était vraiment pas marrant, il refusait d’utiliser la plume pour punir ses élèves…Dommage, au moins il aurait marqué les esprits. Matthew observa quelques instants l’homme face à lui, il était nerveux, ce qui était d’une certaine façon un peu étonnant car plus jeune il n’hésitait jamais à ouvrir sa bouche avec le blond. Il avait sérieusement envie de savoir ce qu’il se passait dans la tête du professeur, il l’avait déjà fait dans le passé et il avait vu certaines choses…Des détails qu’il n’avait pas hésité une seconde à utiliser comme moyen de pression pour faire du chantage avec le jeune Lucian. Définitivement, la vie à Poudlard était carrément bien plus amusante et intéressante.
Après avoir déposé l’argent sur le comptoir, une somme bien insuffisante, il ne fallut pas longtemps au professeur pour réagir. Très bien, c’est ce que voulait Matthew de toute façon.
-Oui certes le sang compte bien plus cher, mais tu ne m’achètes jamais rien…Avec toi j’ai quasiment aucun bénéfice. Certains objets que tu m’as emmené ne sont toujours pas vendu, je perds plus que je ne gagne avec toi, Lulu.
Lulu, ce petit surnom qui ne faisait son apparition seulement lorsque le blond voulait jouer avec l’homme face à lui, il prenait le risque que Lucian ramasse la marchandise et s’en aille…Ce qu’il ne voulait pas, le sang de licorne était quelque chose de rare et il avait certains client prêt à lui acheter, mais franchement, taquiner le professeur n’était qu’un bonus…Peut-être bien qu’il arriverait à avoir un peu plus aussi, Matthew n’aimait pas perdre et l’autre le savait., mais c’était aussi vrai pour le professeur.
-Il va falloir me proposer un meilleur arrangement si tu veux plus Lulu.
Il ne lâchait pas le contact visuel avec l’autre homme, oh non, le rompre serait comme perdre la première manche de ce petit jeu entre eux deux. Un sale petit jeu qui avait commencé depuis leurs adolescences à Poudlard.
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Lucian Marshall
Mer 25 Avr - 21:29
Mon corps se balançait d'un pied à l'autre. Bancal. Comme mon sourire, mon assurance et mon esprit. Il allait jouer avec moi encore un peu. Parce qu'il le peut, parce que ça l'amuse et parce que je suis bon joueur. Même avec lui. Surtout avec lui. Parce qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à faire que subir ce face à face encore une fois. Se crisper au surnom. Maudire en silence. Dans le fond peut être que j'en avait simplement l'habitude. Une docilité qu'il avait apprit à manipuler quitte à en abuser. Je souris encore. Sauver les apparences quand tout s'effritait lentement. Je pouvais encore prendre l'argent. Partir sans un mot et sans intérêt. Oublier cette histoire et me satisfaire de m'être simplement débarrassé de ce fardeau. Je pouvais, pourtant je ne faisais rien. Rien d'autre que rester planté là sous ses regards et des jugement. Les yeux rivés sur moi, amusé, presque mesquin. L'envie de lui arraché se faisait violente. Simplement pour ne plus avoir à les supporter se poser sur moi, sur mon esprit. Lui et son don. Ma malédiction, parce qu'il pouvait lire en moi aussi simplement qu'on lit dans un livre. Le détail le plus agaçant de sa personne. Le plus fascinant. Mes yeux se détournaient les premiers, fuyant ce regard qui me mettait à nu comme si ça pouvait me protéger de ses vices. Je sentais mon corps tressaillir de malaise, comme une envie de prendre la fuite quand ses pieds sont solidement encré au sol. Je restais là, composant un sourire malgré la situation, relevant le regard vers lui en masquant le malaise d'une assurance que je savais feindre.
« Pourquoi tu me dis pas simplement ce que tu veux.. Tu finis toujours par l'avoir de toute façon... »
Couper cours à son jeu. Une audace que j'avais rarement. Une attitude qui le frustrait souvent. Comme un enfant qu'on prive de son jouet. Mais si je pouvais lui arracher ce petit plaisir, je sautais volontiers sur l'occasion quitte à subir ses humeurs, ses remarques et ses représailles. Le regard encré dans le sien, j'avais la sensation que l'univers entier retenait son souffle, craignant que cette tension explose soudainement pour ne laisser que cette animosité qui nous rattrapait toujours.
La situation est tellement amusante pour l’ancien serpentard, il a l’impression de revenir au bon vieux temps, quand il pouvait martyriser d’autres petits élèves. Lucian avait toujours été l’une de ses victimes favorites, même si parfois le poufsouffle montrait les crocs, ça n’empêchait pas Matt de continuer à jouer avec lui…Surtout depuis qu’il avait réussi à lire dans son esprit, un petit exercice qu’il commençait à pratiquer quand il était à Poudlard.
Le sourire du blond devint plus grand quand il remarqua que le professeur détourna le regard, voilà la première victoire, il avait pris le dessus et il comptait bien conservait son ascendance sur le brun. Il finit par relever le regard vers lui, sûr de lui, ce n’était vraiment pas amusant pour Matthew. Les paroles qui suivirent lui arrachèrent un petit rire.
-Si je te le dis tout de suite ce n’est pas amusant, tu devrais le savoir depuis tout ce temps. Matt attrapa d’autres pièces et les montra a Lucian.On va faire un petit jeu, rien de bien difficile, promis.
Il quitta l’arrière du comptoir pour venir se placer face à l’autre homme, les mains dans le dos, faisant passer les pièces d’une main à l’autre avant de tendre les bras, les poings fermés.
-Choisit la bonne main et tu repars avec toutes les pièces, trompe toi et je garde tout sans rien te donner en retour. Pas bien compliqué n’est-ce pas ? Il suffit de faire le bon choix mon Lulu.
Oui c’était un comportement digne d’un gamin, chose qu’il n’était plus depuis plusieurs années, mais voilà il s’ennuyait. Lucian pouvait toujours récupérer l’argent sur le comptoir et partir, mais Matthew se doutait que le professeur ne ferait pas ça, la marchandise avait une certaine valeur…Ca serait tellement idiot de repartir avec si peu d’argent.