L'attaque de la poupée infernale ft. Mona [septembre 70] MJnY4T4L'attaque de la poupée infernale ft. Mona [septembre 70] Sj6QOrv
Morsmordre
Le Deal du moment :
Console PS5 Digital édition limitée ...
Voir le deal

L'attaque de la poupée infernale ft. Mona [septembre 70]

avatar
Invité
Ven 15 Juin - 17:49
le sortilège qui partait d'une bonne intention




C’était un après-midi de septembre comme on les aimait, avec les oiseaux qui chantaient sous un doux soleil d’été. Pas un nuage ni une ombre de pluie à l’horizon. Oui, c’était la journée idéale pour se rouler dans l’herbe et tremper ses pieds dans le lac. Ou grimper aux arbres et ne plus en redescendre de peur de se fracturer un tibia. Et pourtant, chose fort étrange à cette période de l’année, une certaine petite pouffy ne gambadait pas dans la cour du château. Encore plus incroyable, elle était actuellement – et volontairement – dans une salle de cours. Dorothy Eugenia Page avait-elle perdue la raison ? Lui avait-on fait avaler une potion de bonne conduite ?
 
Oh, non. Rassurez-vous, elle allait très bien. Enfin, question de point de vue.
Son sourire de fer grimpait jusqu’à ses oreilles avec un magnifique rictus machiavélique, allant de pair avec la lueur folle de son regard et le travail acharné de ses mains pour créer l’œuvre de sa vie. Passionnée par sa sculpture de glaise, Dorothy ne remarquait pas l’aura de savant-fou qu’elle dégageait et encore moins le regard inquiet de ses camarades. Elle travaillait à la vitesse de la lumière, ne semblant jamais s’épuiser, remodelant encore et toujours ce qui semblait être un être humanoïde. Plus rien ne semblait exister entre elle et sa créature – qui, il fallait l’avouer, foutait un peu les jetons. Entre une poupée, dont la glaise semblait être fondue par la flamme d’une bougie, et un golem de pierre par la terre sèche craquelée, mais surtout avec de gros yeux ronds qui semblaient aspirer l’âme pure et innocente des enfants, cette « chose » était la personnification même du mot malsain. Pourtant, Dothy la regardait comme si elle était la huitième merveille du monde, comme une mère regarderait son enfant.
 
Ainsi, elle décida de l’appeler « Griselda »  quand, serrant sa petite main inanimée, elle eu une idée. Une idée bête bien que, sur le coup, il lui sembla que c’était la meilleure chose à faire. Dorothy lança un regard vers le professeur Galina, qu’elle jugea trop occupée pour remarquer sa baguette pétiller de malice au sort d’autonomie qu’elle lança la seconde suivante. Bien que trop jeune pour l’apprendre, Dothy connaissait déjà quelques sorts d’années supérieurs qui lui semblaient intéressants à utiliser pour une bonne blague.
Griselda resta figée quelques secondes avant de cligner des yeux ; puis, avec une grâce insoupçonnée, elle se mit à trottiner sur la table de la jeune fille du haut de ses quinze centimètres. Dorothy était émue. Veillant à ce que personne ne remarque la soudaine vitalité de sa nouvelle amie, elle s’amusa à la faire danser entre ses mains, gloussant comme une enfant. Le sortilège marchait bien. Trop bien.
 
Griselda s’ennuya vite de la danse et décida de partir vers une autre aventure. Dorothy eut à peine le temps de cligner des yeux qu’elle avait déjà disparue. A droite, à gauche, sous la table… Elle s’était volatilisée ! C’est alors qu’un gros « oups » éclata dans sa cervelle. Ensorceler une poupée de glaise, était-ce vraiment une bonne idée ?
Mais qu’importe ! Dothy repéra la demoiselle en terre à quelques mètres sur la gauche, marchant joyeusement vers une camarade de classe. Et pas n’importe qui, miss troisième année perfection : Josy, dont tous les garçons étaient amoureux et que Dorothy jalousait secrètement. Là, c’était la cata. Griselda avait-elle sentie l’animosité de sa créatrice envers la jeune fille ? Mystère et fizwizbiz, en tout cas c’est bien les cheveux de la jolie Josy auxquels elle s’agrippait, lui tirant avec malice la tête en arrière. En un instant, Dorothy s’était levée de sa chaise pour se jeter sur elle et empêcher la pauvre fille de devenir chauve, lui assenant malheureusement un plaquage au lieu de la sauver de son bourreau. Elles se retrouvèrent toutes les deux sur le sol, Josy criant comme une possédée et Dorothy fouillant dans tous les coins pour retrouver Griselda. La démoniaque petite poupée se faufila dans les conduits d’aération de Poudlard, ne laissant derrière elle qu’une traînée de glaise.
 
Dothy se leva d’un coup sec. Tous les regards s’étaient tournés vers elle, certains perplexes, d’autres complètement choqués. Dorothy venait-elle vraiment de plaquer la pauvre Josy au sol ? La demoiselle balbutia quelques mots incompréhensibles, elle-même surprise de la situation dans laquelle elle s’était mise.
 
« C’est pas moi, c’est la poupée ! » s’écria-t-elle pour sa défense tout en pointant du doigt les conduits enduits de terre fraîche. Elle lança un regard effrayé vers le professeur Galina, qui d’habitude si gentille allait sûrement lui faire passer un sale quart d’heure après pareille bêtise. Enfin, pour le moment, il fallait à tout prix retrouver la créature malicieuse qui se baladait en liberté.