Partout la haine est primaire ~ 10 Septembre [Raphaël] MJnY4T4Partout la haine est primaire ~ 10 Septembre [Raphaël] Sj6QOrv
Morsmordre
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partout la haine est primaire ~ 10 Septembre [Raphaël]

avatar
Invité
Mar 1 Mai - 23:47
« Partout la haine est primaire » veut dire « Partout la solitude est préférable »
Pascal Quignard

***

Il paraît que l’humain est un animal grégaire par nature. Que son histoire évolutive s’est basée sur l’entraide et que le groupe est nécessaire à sa survie. Son cerveau s’est donc adapté en ces circonstances, tant est si bien que la fuite de la solitude est un comportement basique chez la plupart des primates. La tendance au conformisme en est une autre. Pour être accepté, il faut suivre une certaine courbe de normalité, se plier à une norme sociale.
De ce fait, les individus solitaires sont tantôt isolés par le groupe, tantôt moqués par ce même groupe.  La solitude affaiblit.
Mais le groupe aussi. L’influence de ce dernier conduit souvent l’humain à réaliser des choses peu avouables.
Le tout, c’est d’en être conscient.
D’être lucide.

C’était ce à quoi se mit à penser la jeune élève de Serpentard lorsqu’elle passa sa tête dans l’entrebâillement de la porte de la salle de potions.
Attirée par une… senteur inqualifiable elle s’était demandé qui cherchait à faire exploser la salle, voire même le château tout entier. Auquel cas, peut-être aurait-elle pu s’employer à lui prêter main forte.
Mais qu’elle ne fut pas sa surprise en découvrant… Raphaël.
Un gamin roux de Serdaigle qu’elle avait rarement vu entouré. Même s’il était lui aussi en sixième année, elle ne savait pas grand-chose de lui. Elle n’avait même pas souvenir de lui avoir un jour adressé la parole. Tout ce qu’elle savait de lui, c’est qu’il n’avait pas beaucoup d’amis, qu’il adorait les bestioles magiques en tous genres et que, manifestement, il n’avait aucun talent pour créer des potions.

Un sourire étira ses lèvres, alors qu’elle se faufilait subrepticement dans l’entrouverture de la porte, sans même lui arracher un grincement.
Elle prit cependant grand soin de la refermer derrière elle. Un claquement étouffé se répercuta contre les murs granitiques. En voyant les épaules du garçon s’agiter furtivement, elle aurait juré qu’il avait sursauté.
Parfait.

- Alors, c’est quoi le but ? Un attentat suicide ou une tentative de meurtre ?

Tout en parlant, elle pointa du menton le contenu du chaudron, duquel s’échappait une fumée peu engageante.
Sa voix veloutée couplé à son sourire narquois dévoilait clairement sa volonté de faire un peu d’humour. Ou de se moquer. Comment savoir ?


Dernière édition par Rahel A. Whitewind le Mer 2 Mai - 22:26, édité 1 fois
avatar
Invité
Mer 2 Mai - 13:53
Sentant un regard lourd de sens posé sur ce qui aurait dû être une potion aux vertus curatives, Raphael dévia lentement son regard sans pour autant regarder son interlocutrice.  Sa voix était néanmoins plus reconnaissable que son visage. Celle de Raquel (?) avait rajouté au spectre auditif de la salle comme une touche d’acidité pas forcément bienvenue dans l’idée que se faisait Raphaël d’un silence entretenu par les gargouillis d’une potion.
Ayant compris qu’elle se rapprochait par le vent qu’elle avait crée dans l’air stagnant (Merci les vibrisses), il se retint néanmoins de sursauter par pur réflexe d’auto-défense animal. Cela dit ce n’était rien de plus qu’une question et un regard… et une approche … ainsi qu’une attention dirigé vers lui … il ne savait gérer ce genre de chose… et peut-être même qu’elle le savait vu qu’elle s’approchait d’un pas qu’on pouvait qualifier de sûr, selon son rythme, et que sa question sentait l’ironie drôlesque à pleine truffe. En 1 secondes, il essaya de se remémorer les fois où il avait parlé avec cette fille… flute!
Il ne se rappelait même plus quand est-ce qu’elle lui a adressé la parole pour la dernière fois.Tournant son regard entièrement vers elle et espérant secrètement que ce n’était pas à lui qu’on s’adressait, il regarda timidement à droite et gauche avant de se décider à dire :
«On va dire que c’est une vaine tentative de préparation d’un antidote aux poisons courants, … Donc, dans ce contexte ce serait assez ironique qu’on parle d’appel à un quelconque suicide qu’on pourrait qualifier de glorieux pour une cause qui ne serait en aucun cas justifiée… très ironique, ses yeux dévièrent dans une timide fluidité pour se poser avec une pointe de honte sur la mélasse qu’aurait du être le potentiel antidote.
Antidote qui tenait plus du poison infect qui pourrait tuer un géant que de la simple potion.

-Pourquoi cette question ... Rachel ? demanda-t-il en ramenant son regard perplexe à cette dernière… en espérant qu’elle ne remarquera pas qu’il ne se souvient plus exactement de son prénom.
avatar
Invité
Mer 2 Mai - 22:39
Deux renards boiteux valent mieux qu'un seul d'aplomb.

***

Elle écouta sa réponse d’une oreille attentive. Elle devinait clairement que son ton de voix était empreint d’une lassitude non feinte. Pour un élève asocial, voir totalement renfermé, elle l’aurait pensé plus timide et surpris que cela.
Soit il ne savait réellement pas qui elle était, soit son courage - ou son imprudence – lui aurait valu une place de choix parmi les Gryffondor.
Elle opta pour la première option, lorsqu’il écorcha son nom.
Ou alors il n’avait pas l’intelligence requise pour retenir un prénom aux mêmes lettres que le sien qui était même encore plus court. Ce qui expliquerait son cuisant échec à la préparation d’un simple antidote. D’ailleurs, elle reporta son attention sur l’odorante mixture.

« Un antipoison ? » Elle arqua un sourcil.
Mais rapidement, la perfidie succéda à son interrogation…
« Quelqu’un a enfin tenté d’empoisonner ton rat obèse cleptomane ? »
Elle faisait évidement référence au niffleur constamment juché sur l’épaule du sorcier, mais qui ne semblait pas l’accompagner actuellement. A moins qu’il n’ait été l’un des ingrédients de la potion, ce qui expliquerait sans doute son étrange odeur.

Elle ignora délibérément sa question pour reporter son attention sur un autre détail…
« Rachel, hein ? » Son sourire s’étira. « Si tu as tant de mal que ça à retenir le nom de tes chers camarades, je te propose de simplement m’appeler ‘Votre Altesse’, Foxy ».
Une expression mutine ourdi promptement les traits de son visage.
Elle était à peu près certaine qu’elle n’allait pas s’ennuyer.
avatar
Invité
Sam 5 Mai - 16:26
Etouffant un rire non feint, il fut surpris par son excentricité à la limite du ridicule… était-ce délibéré ? Peut-être une façade se disait-il. Son attention revint sur le sobriquet qu’elle avait visiblement voulu lui attribuer … c’était les vibrisses qui devaient faire cet effet-là, se disait-il. Ou peut-être avait-t-il juste oublier de replier de potentielles oreilles ?

« Alors déjà, non, personne n’a essayé d’empoisonner Chipeur, de un.» fit-il accompagné de son sourire amusé encore par la blague de tout à l’heure. Il marqua un temps de pause et se mit à regarder de manière aléatoire autour de lui « Merde… il est où ? »

Quand Chipeur n’est pas à portée de vue, les ennuis ne sont jamais loin. Quelle idée de l’avoir emmené dans la salle des potions… des fois, Raph se dit qu’il aurait peut-être du mieux réfléchir sur un choix plus judicieux de son familier.
Se levant brusquement de sa chaise, Raph se mit à regarder autour de lui tout en sifflant d’une manière peu commune.
N’obtenant aucune réponse, il chercha pendant un moment dans ses poches… l’avant, l’arrière, poche de robe ? Non, aucuns objets intéressants. Il se mit à chercher dans son sac au pied de la table et trouva enfin ce qu’il voulait : un petit objet métallique brillant semblable à une petite bille.
Il se remit à siffler dans les aigus puis dans les graves avec sa mélodie si spécifique. À peine quelques secondes plus tard, deux trois bouteilles bougèrent brusquement et l’une d’elle tomba sur le sol déversant un liquide pâteux verdâtre laissant échapper une douce odeur repoussante. Raph tenta une course fulgurante pour rattraper le voleur malgré les quelques potions qui tombait sur son chemin. S’arrêtant net, Raph sortit sa baguette et prononça :

« Accio ! »

Dans une envolée en sens inverse, les fesses de Chipeur décollèrent du sol puis les pattes avant. On entendit des petites griffures sur le sol rocailleux de la salle témoignant de sa désapprobation à revenir dans les bras de son ami.

L’attrapant par les pattes arrières et la tête en bas, Chipeur croisa les bras avec un comportement contestataire alors que Raphaël le sommait d’un signe de la main de lui remettre ce qu’il avait volé.

« Ah c’est comme ça que tu le prends ? fit Raphaël avec un sourire malicieux.

Le Niffleur abandonna au fur et à mesure son comportement contestataire jusqu’à jeter à un les objets sur le sol. Au final, Raph le remit sur ses pattes sur son épaule
Ainsi il en tomba :
-une montre.
-1, 2, 3, … même 10 billes de métal comme celle de Raphael tombèrent par terre.
-et un bracelet étincelant.
-et ...L’équivalent de 10 Gallions en mornilles.

Remettant le Niffleur droit sur ses pattes sur sa main, Raphaël posa Chipeur sur son épaule. Il se baissa ensuite pour ramasser les billes de métal et les lança en l’air une à une. Chipeur les attrapa une à une et les cacha dans sa poche ventral.

« On a fait un marché mon gars, on avait dit que les billes de métal que je cache moi-même … tu les gardes. Ensuite, La montre … non ça je suis désolé il faut qu’on retrouve son propriétaire, on verra ça tout à l’heure » Raph venait de mettre la montre dans sa poche « ensuite, les mornilles… Allez, va garde-les, je verrais plus tard si il y a eu des vols d’argent plus ou moins graves »

Sur ces paroles, Chipeur sauta comme un fou dans le tas de pièces et mit toutes les pièces dans sa poche ventrale.

« Enfin, le bracelet… il doit sûrement appartenir à quelqu’un… je vais voir ce que je peux faire... Arrête de regarder ma poche comme ça » fit Raph en regardant son Niffleur avec un sourire en coin.

Sur ces mots, il mit le bracelet dans sa poche et se rassit lourdement à sa place comme si il avait essuyé un effort sportif intense.
avatar
Invité
Sam 5 Mai - 23:15
« Feel the fever coming
You're shaking and twitching
You can scratch all over. »



Son rire fit échos au sourire malicieux de Rahel.
Bien, au moins il semblait suffisamment malléable et c’était une information qu’elle n’oublierait pas. En revanche, elle était un peu deçue : tellement peu de gens dans cette école avait les capacités requises pour lui tenir tête, ou ne serait-ce l’égaler. Leur docilité l’arrangeait autant qu’elle finissait par la désespérer. Il n’y avait pas que des avantages à être au-dessus de la norme. Car même si elle restait souvent en retrait, au milieu de sa clique de Serpentard, il lui arrivait fréquemment d’errer dans les couloirs. Tout aussi souvent, elle en profitait pour aborder les élèves des autres maisons et des autres années afin de récolter quelques informations sur eux, se nourrissant de leurs doutes, absorbant leur pensées, embrassant ou réfutant leurs croyances.
Ainsi, il lui arrivait de tomber sur des individus particulièrement intéressants, à la vision du monde différente des autres ou dont la répartie avaient le mérite de mettre la barre assez haute dans la conversation.
Cependant, ce genre de sorcier ne courrait pas les rues.
Rahel reporta son attention sur le Serdaigle roux.
Peut-être allait-elle être surprise ?

Pour l’heure, il semblait avoir paumé son rongeur dont l’empâtement n’entachait apparemment pas ses talents d’espion.
Rahel balaya la pièce d’un regard scrutateur tandis que Raphaël lançait d’étranges sifflements après avoir vainement retourné chacune de ses poches. Mais ce n’était pas sa bestiole qu’il cherchait, non. De son sac, il sorti une étrange bille étincelante. En tout cas, la Serpentarde n’en avait jamais vu de telle et se demandait si elle avait de la valeur…
A peine faisait-il rouler l’étrange objet dans ses doigts que quelques bouteilles s’écrasèrent fatalement sur le sol. Rahel aurait bien arrêté le temps pour éviter la chute des objets, mais elle ne fut pas assez rapide pour attraper sa baguette. Rapahel, quant à lui ne semblait pas se formaliser des dégâts que causait sa sale bête. Elle ne savait d’ailleurs pas si l’étrange odeur qui la frappa comme une douche froide venait de la bestiole ou des cadavres de fioles étalées sur le sol.
Les bras croisé sur sa poitrine, la sorcière avait observée toute la scène sans lever le petit doigt. Sans aucune gêne elle déclara d’un ton acide :

« Quel charmante… créature. Et tellement bien dressée avec ça. »

Sans se départir de son sourire, elle observa le sorcier attirer l’animal à l’aide d’un sortilège. La pauvre bête pédalait dans le vide, tentant tant bien que mal d’échapper à l’emprise du sorcier.
Rahel haussa un sourcil, légèrement surprise. Elle lâcha alors, avec un certain dédain :

« Etrange. Je croyais que tu aimais les animaux. La réciproque, en revanche, ne semble pas être vraie. »

Elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire subir à sa bestiole. Elle-même ne rencontrait aucun problème de la sorte avec Sly, son chat siamois. Jamais elle ne l’avait contraint à subir ses caresses ni porté contre son gré. En conséquence de quoi, Sly ne l’avait jamais fui de la sorte.

Le Niffleur laissa finalement tomber son trésor après que Raphaël ait réussi haut la main sa négociation.
Les iris émeraudes de la sorcière suivirent avec intérêt le mouvement des pièces qui tombaient par terre, ainsi qu’une montre et un… Bracelet.
Ses pupilles s’étrécirent instantanément.
Tandis que le Renard négociait avec sa taupe, Rahel s’approcha d’eux d’une démarche élastique et chaloupée, au rythme de ses hanches qui se balançait en une oscillation sirupeuse.
Sa cravate était mal serrée et son chemisier était légèrement ouvert, selon un angle ostensiblement provocateur.
Elle s’abaissa, planta ses yeux dans ceux du sorcier, tout en saisissant sa cravate, rapprochant doucement sa tête de la sienne. Elle susurra :

« Je veux bien faire comme si je n’avais rien vu… Mais mon silence ne sera pas gratuit. »

Un sourire étirait toujours ses lèvres en une expression mutine.
Elle était proche de lui. Très proche. Trop proche.
avatar
Invité
Dim 6 Mai - 22:58
Raph fut assez surpris de la démarche de Rahel, ne comprenant pas trop pour quelles raisons elle avait subitement changé sa manière de marcher. Démarche chaloupé, attirante, envoûtante même, qui attira le regard du Garçon. Ses cheveux blancs, suivant ses mouvements d’un charmant balancement latéral, encadraient un visage d’une teinte légèrement pâle possédant deux amandes d’un vert profondément abyssal. Des yeux, fixant une potentielle proie, couvrant un regard assuré et fière. Ce vert devint un envoûtant spectacle pour qui aurait bien voulu s’y laisser emporter. Ce charme ou cet enchantement finit peu à peu par laisser place à d’étranges intuitions dans l’esprit de Raphael. Dans le regard de Rahel, il y vit ,certes assurance, débrouillardise, puissance, estime de soi, bien des choses que lui n’avait pas forcément mais il avait aussi vu cette étincelle de convoitise propre aux yeux de certains prédateur en train d’envoûter une proie. Il maintint cette force d’esprit pendant un petit moment, se disant, qu’en restant solidement sur ses appuis, il pourrait facilement contrer ce regard.

Bien présomptueux était-il… Elle s’avança beaucoup plus près que la plupart des gens n’aurait eu le droit normalement… BEAUCOUP plus proche que le commun des mortels. BEAUCOUP trop proche. Ce genre de proximité n’a pas de bons effets sur lui … le genre d’effet qui remplacerait la sécurité de la distance qu’il chérit tellement à l’insécurité d’une proximité meurtrière. Rajoutez à cela, ce regard perçant qui l’aurait sans aucun doute charmé si il ne cachait pas la convoitise prélevé du venin d’une vipère beaucoup trop présomptueuse.

Cette même vipère, refermant son étreinte mortelle sur la cravate du garçon, plongea son regard verdoyant encore plus profondément dans celui de Raphaël. Mettant ses défenses mentales à rude épreuves, ils sentit ses murs intérieurs craqueler sous la pression. Ses barricades, si puissantes, menaçaient de dévoiler une part de lui qu’il ne voudrait jamais montrer… surtout pas à une personne qui saurait visiblement manipuler cette face cachée.

Que faire… Reculer,… supporter le stress qu’elle continue de s’avancer et prendre le risque de sur-réagir par rapport à la situation. Ou alors, … Résister, rester campé sur ses positions et soutenir ce regard enchanteur au risque de laisser échapper une peur insoutenable ?

Advienne que pourra…

Ses vibrisses se rétractèrent, ses pupilles s’allumèrent dans un brasier portant la couleur d’un rouge sanguin et ses cheveux roux s’octroyèrent deux-trois reflets du même rouge de ses yeux.
Il entendit la fameuse question de Rahel demandant à être payé pour son silence. Un chose l’énerva dans ce qu’elle avait dit :

« Alors loin de moi l’idée de te trouver laide, tu es même l’antithèse de ce mot, … mais essayer d’attirer mon regard sur ton décolleté,je trouve ça ridicule… surtout que ton regard est largement plus envoûtant que tout le reste » fit Raphael en maintenant son regard sur celui de Rahel « Je regrette que la vie t’ai poussé à utiliser ce genre d’artifice pour parvenir à tes fins, mais je trouve dommage que tu ne comptes pas plus sur ton regard pour attirer l'attention. Et puis, pour finir, si tu aurais voulu garder un des objets de mon niffleur, … tu aurais pu tout simplement me le demander gentiment et à 50 cm de moi »
avatar
Invité
Lun 7 Mai - 13:28
« La tension prédative est toujours incertaine. Point de vue de prédateur et point de vue de proie tournent, s’échangent, se renversent sans fin. Nul ne sait, dans le front à front, dans le corps à corps, dans le bois contre bois, dans le massacre contre massacre, dans le face à face, dans le gueule à gueule, qui va manger, qui va être mangé.
Qui va être fascinant, qui va être fasciné.
Qui va être la thèse, qui va être l’antithèse.
Qui va bondir et dévorer, qui va rester plaqué sur le sol et être englouti.
Cette aporie tragique, cette angoisse carnavalresque n’est pas spécifique de l’humanité. Elle n’est même pas spécifique des carnivores. Ce fond est antéhumain. »

~Pascal Quignard.


Il était à bout. Elle le voyait. Elle le fixait toujours, sans se départir du petit rictus qui ourlait ses lèvres.
Elle discerna sans peine des mèches écarlates piquetant ça et là ses cheveux fauves. Mais elle n'avait pas besoin d'indices supplémentaires pour deviner son état d'esprit. Non, même sans ça elle voyait bien la colère voire même la rage perler dans ses yeux habituellement aussi bleus et paisibles qu'un ciel de printemps.
Et elle, en un seul geste, en quelques mots, elle parvenait presque à le mettre hors de lui.
Presque.
Ses propres yeux émeraude étincelaient comme ceux d'une vipère. Non… D'une hyène,  devant la détresse d’une proie acculée. Tout en lui en suintait la crainte, l’incompréhension l’immobilisait. Elle captait son hésitation, son envie de fuir mais aussi son incapacité à en évaluer les conséquences.
Contrairement à elle.
Elle avait tout prévu.
Il finit tout de même par lâcher :

« Alors loin de moi l’idée de te trouver laide, tu es même l’antithèse de ce mot, … mais essayer d’attirer mon regard sur ton décolleté, je trouve ça ridicule… surtout que ton regard est largement plus envoûtant que tout le reste. Je regrette que la vie t’ai poussé à utiliser ce genre d’artifice pour parvenir à tes fins, mais je trouve dommage que tu ne comptes pas plus sur ton regard pour attirer l'attention. »

Son rictus s’intensifia.
Elle relâcha lentement la cravate du garçon, en se détournant nonchalamment tout en faisant tourbillonner autour de son index une montre en argent et un bracelet orné de pierreries irisées. En se retournant vers lui – elle se tenait maintenant à un bon mètre – elle déclara d’une voix veloutée :

« Tu sais Foxy, l'essentiel, c'est que j'obtienne ton attention, le moyen importe peu. »

Tous les moyens étaient effectivement bons pour attirer le regard. Ses hanches, son décoleté, son regard et même sa façon se saisir sa cravate… Rien n’avait été laissé au hasard. Et même s’il n’avait pas été dupe, il se serait fait avoir dans tous les cas. Elle fourra les bijoux chapardés, ainsi que quelques mornilles qui trainaient dans la poche du sorcier, dans sa propre poche de sa robe. Elle prenait bien soin d’y laisser sa main, au cas où le fichu rongeur n’ait la mauvaise idée de s’y infiltrer…

Cependant, elle s’arrêta sur un détail du monologue du rouquin : attirer son regarde sur son décolleté serait ridicule… Soit il croyait à son propre mensonge, soit sa mauvaise foi égalait au moins celle de Rahel ! Elle rétorqua :

« Mes yeux... Ahah ! Ne fait pas semblant, j'ai bien vu comment tu m'as regardé. T'as beau être dans le déni, au fond vous êtes bien tous les mêmes. »

Elle le regardait toujours, mais sans le voir.
Au fond, elle le savaient.
Ils se prétendaient tantôt prince charmant, tantôt bourreau des cœurs, mais au fond ils étaient tous attiré par la même chose. Ses yeux, hein… S’ils étaient si envoutant, pourquoi avait-il eu tant de mal à détacher son regard de ses hanches, quelques instants plus tôt ? Il endossait le rôle d’un mec différent, mais elle n’était pas dupe.
Pathétique.

Reportant son attention sur lui, elle repris, d’un ton enjoué, quasi innocent :

« J’aurai effectivement pu te demander, mais… Ca aurait été trop facile. Et je n’allais pas gâcher une telle occasion…»

Un jeu.
Tout cela n’était qu’un jeu pour elle.
Séduire, amuser ou terrifier.
Au dépend des autres. Elle enchaîna :

« Allons, ne soit pas grognon, je suis sure que tu as presque appris autant de choses sur toi que moi-même, aujourd’hui. »

Elle ne le regardait plus, se dirigeant inexorablement vers la porte. Elle marqua une pause, posa sa main sur la poignée de la porte et avant de l’actionner elle déclara :

« D’ailleurs, voici l’intitulé de la prochaine leçon : ‘Comment faire un antidote digne de ce nom’. Rendez-vous ici même, dans une semaine à 20h pétante. Ne soit pas en retard, Foxy. »

Et elle s’engouffra dans l’embrasure de la porte, sans même lui laisser l’opportunité de lui répondre.
avatar
Invité
Lun 14 Mai - 9:29
Après avoir écouté sa tirade sur les hommes, Raph eut une ou deux pensées sur ce qu’elle avait dit :

« Mes yeux... Ahah ! Ne fait pas semblant, j'ai bien vu comment tu m'as regardé. T'as beau être dans le déni, au fond vous êtes bien tous les mêmes. »

Un sentiment profond de regret envahit Raphael comprenant, que trop aisément, qu’elle a du grandir dans un monde violent, endurcissant ainsi l’esprit et les paroles de Rahel, et que sa poche avait été délesté de son fardeau clinquant par l’une des plus subtils poignes qu’il ait pu rencontrer. Elle ne semblait pas être tombé sur les bonnes personnes pour catégoriser aussi facilement les hommes dans des carcans aussi manichéens. Peut-être avait-elle du user de ce genre de stratagèmes pour parvenir à ses fins plusieurs fois dans son enfance… c’en était même sûr. Où a-t-elle bien pu vivre et surtout dans quelles conditions pour conduire à user de ce genre de stratagème aussi souvent. Ou alors… était-ce Raphael qui, encore une fois, ne pouvait pas concevoir que tout le monde qui vivait autour de lui puisse valider ce genre de règles. Ce ne serait pas la première fois, après tout, le monde autour de lui le répugnait à de multiples points : méchanceté gratuite, une compétition quasi-systématique pour se prouver une quelconque valeur sociale éphémère, des mensonges pour sauver une quelconque perception des gens autour de soi… Même après de telles pensées négatives, Raphael ne comprenait toujours pas pourquoi une grande partie des gens qu’il côtoyait en venait systématiquement à ce genre de course à la reconnaissance ou à la richesse. Même après ces interrogations, le rouquin n’avait aucune animosité envers ces gens… juste de la pitié. Pitié provenant des blessures béantes par lesquelles suintaient ces maux que les gens avait l’air de délaisser comme un problème remis au lendemain.
Ce genre de cicatrices se remarquent très facilement par les animaux qui vivent avec nous mais ironiquement ces créatures que l’on côtoient tous les jours, qu’elles soient magiques ou non, ne peuvent pas communiquer avec nous… Non, c’est nous qui avons décidé de ne plus les écouter…

EUREKA !!!

Raphael avait compris une nouvelle chose aujourd’hui : l’écoute. l’écoute ne se fait pas qu’avec les animaux mais aussi avec les humains, après tout ce n’était juste que des animaux, comme les autres. Pour comprendre ce qu’il se passent autour de lui, pour appréhender toute la compléxité de tous les systèmes qui  l’entourent, il fallait simplement … écouter.
Simplement… Dans la vraie vie comme dans la nature, rien n’est simple. Tout dépend à quelle degré de complexité on veut bien regarder.

En Scène, sens de l’écoute !

Voyons ce que Rahel a pu implicitement nous dire.
-« Tu sais Foxy, l'essentiel, c'est que j'obtienne ton attention, le moyen importe peu. »

Elle voudrait juste obtenir de l’attention ? Non ça c’était juste pour le délester de ses trouvailles qu’elle avait fait cela… Comment ?
Elle avait utilisé directement son corps comme objet de convoitise. Attirer le regard là où elle veut est devenu comme une seconde nature pour elle, visiblement. Elle a l’air de bien se complaire dans un schéma du monde sans grande complexité. « Vous êtes tous les mêmes... ». Cela montre qu’elle a pas du en voir beaucoup des autistes dans le genre de Raphael… ou juste des personnes normales.

-« J’aurai effectivement pu te demander, mais… Ca aurait été trop facile. Et je n’allais pas gâcher une telle occasion…»

Ce n’est pas le fait de gâcher une occasion qui l’avait fait peur… elle avait juste envie de jouer. A priori, ce jeu de puissance l’amusait d’une manière non négligeable, vu ses quelques regards regards malicieux qu’elle lançaient en partant triomphante vers la porte.

Sortant de sa réflexion léthargique, Raphael se rendit compte que Chipeur fermait sa poigne de plus en plus fort sur son épaule gauche, froissant sa robe. La fureur dans le regard, Chipeur regardait les résultats de sa prise se faire emporter par une salope qui a joué sur la faiblesse de son maître. Etant très possessif, Il détestait qu’on lui vole son butin. Une seule personne avait le droit de lui prendre son butin et ce n’était clairement pas ce vulgaire bout de chair qui avait approché de trop près son meilleur ami qui allait s’en tirer juste avec deux babioles particulièrement clinquante.
Rage muté en colère intérieur mais adouci en simple ressentiment par la présence calme et apaisante de la main de Raphael sur le dos de Chipeur. Le niffleur se calma comme par magie même si il n’y avait ici que de la confiance et de la douceur dans ce geste si affectueux qui permettait à Chipeur d’oublier bien vite qu’il avait été attiré par un sort Accio 5 minutes auparavant et qu’il avait perdu une partie de son butin par une … Ce n’était que partie remise pour la montre et le bracelet.

Sur les derniers pas de Rahel vers la porte, Raphael dit d’un sourire tendre et apaisé :
« Faisons comme cela, Rahel. A la semaine prochaine. »

Pour la semaine prochaine,… apprendre à s’habituer à une certaine proximité et l’emplacement de son(ses) butin(s).
avatar
Invité
Mer 16 Mai - 13:28
7 Jours plus tard.


Chose promise, chose due.
Rahel avait obtenu sans aucune difficulté l’accord du Professeur Slughorn afin de donner des cours particuliers à un camarde en détresse. Elle était tellement généreuse, tellement attentionnée et surtout particulièrement douée… Comment aurait-il pu lui refuser quoique ce soit ?
A la fin de sa journée de cours, la jeune Serpentard se dirigeait donc vers les cachots, là où se déroulaient chaque cours de potions. La salle contenant tous les ingrédients nécessaire, il aurait été stupide de se donner rendez-vous dans une autre salle du Château. Aussi, lorsque Rahel arriva, elle inspecta consciencieusement chaque placard, à la recherche des divers composants d’une potion de soin. Entre autres. Oui, entre autres…
Elle avait pris grand soin d’arriver une bonne demi heure en avance, afin de tout préparer. D’ailleurs, elle n’avait fait que croiser vaguement Raphaël cette semaine, mais elle n’avait pas eu l’occasion de lui reparler. Enfin, si, bien sûre qu’elle en avait eu l’occasion. Elle ne l’avait simplement pas saisit, par pur manque d’intérêt. Elle était déjà certaine qu’il montrerait le bout de son petit nez chafouin, à l’image de sa bestiole récalcitrante. Elle n’avait pas besoin de confirmation de sa part, elle n’en voulait même pas du tout.
Il viendra et elle le savait. Elle voulait avoir raison.
Cela faisait partie du Jeu.

Rahel s’activait promptement, fouinant dans chaque placard, dégotant ça et là quelques ingrédients intéressants, d’autres moins. Guillerette, elle allait et venait, reniflant une racine avant de la reposer d’un air dégouté, passant en revue les étiquettes de telles ou tells fioles. On aurait dit un enfant particulièrement contente en train de préparer un gâteau pour ses parents.
Au bout de quelques minutes, tout était prêt pour l’arriver du sorcier. Sur la table, elle avait disposé un chaudron en cuivre au centre, autour duquel était éparpillé une bonne dizaine d’ingrédients. Certains semblait logiques pour un antidote, tandis que d’autres pouvaient tuer presque instantanément.
Elle profita du moment de répit qu’elle avait pour épousseter grossièrement sa robe, en attendant Raphaël.
Contenu sponsorisé