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I'm not ok and it's not alright [Lior]

Lucian Marshall
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Professeur de Poudlard
Lucian Marshall
Jeu 26 Avr - 21:54



Le château plongé dans le noir, j'errais seul au milieu des couloirs froid. Le pas lent, presque incertain, c'est à peine si je prenais le temps d'observer ou j'étais, marchant vaguement vers une destination qui n'avait plus vraiment d'importance.
Marcher simplement.
Compter ses pas.
Marcher encore.
Laisser mon esprit se vider et s'apaiser au grès des ombres qui habillait les longues allées du château. Je n'avais que le silence comme compagnie à mes tourments. Comme souvent, livré à moi même, c'est dans la solitude que tout s'apaisait. Je savais gérer ces crises que la panique et la peur éveillait parfois. Quand on venait frôler la vérité d'un peu trop près, quand on venait bouleverser cette façade que je tentais de maintenir pour masquer un monde de ruine.
Ça finissait toujours par arrivé..
Un jour ou l'autre.
Comme aujourd'hui.
Fraîchement rentré de Prés au Lard après la visite problématique de cet homme qui s'était immiscé dans notre quotidien pour y semer son mépris et ses doutes pour ne laisser que cette anarchie. Il m'avait fallut plus d'une heure pour tenter de retrouver un semblant de calme. Un équilibre précaire de mes émotions suffisamment stable pour revenir au château sans risquer de catastrophes.
La colère et la haine. Des sentiments que je m’efforçais de fuir.
Qui me rattrapaient toujours.
Un jour ou l'autre.
Comme aujourd'hui.
De retour au château, au cœur de la serre, l'endroit qui ressemblait le plus à un chez moi que je laissais enfin s'exprimer les sentiments qui bataillaient au fond de moi. La frustration qu'avait entraîné la colère éclata pour venir s’abattre sur la première chose qui me passait sous la main. Pas de baguette, pas de sort, la violence était physique, un exutoire nécessaire pour me libérer de tout ça. Détruire et ne laisser que des ruines. Seul au milieu des décombres, la folie passagère de cette rage éphémère m'avait quitté.
Le calme revenait.
L'angoisse aussi.
Je préférais oublier les événement. Les chasser de mon esprit comme il fallait le faire à chaque fois. Occuper mes pensées autrement, les ordonner comme j’ordonnais les choses. Comme j'ordonnais ma vie. Tout était plus simple ensuite. Mon corps s'anima de lui même, rangent la pièce, ramassant les débris de verre et de bois, ignorant la peau rougit par les plaies et les bleu.
Nettoyer.
Ordonner.
Les heures filaient comme le vent, il était bien tard, ou peut être trop tôt quand j'eus estimé la pièce parfaite. Comme si rien ne s'était passé.. Un moment d'égarement déjà oublié malgré le sang qui ruisselait toujours de mes mains endolories.
Je me sentais maintenant vide. Un vide étrangement apaisant. Nécessaire. C'est lui qui m'avait conduit hors des serres, qui m'avait fait gravir les escalier pour venir me perdre dans les couloirs qui menaient jusqu'aux appartement. Ma fatigue venait combler ce vide, rendait chaque pas un peu plus difficile que le précédant. J'avais hâte d'être dans mon lit. M'y écrouler et espérer ne jamais me réveiller. Chaque soir ce même espoir que les lendemains venaient briser.
Ne plus y penser.
Compter les marches.
Malgré mon corps alourdis, je marchais le long du couloir sans me soucier de la silhouette qui se dessinait devant moi. Elle était faite d'ombre et de lumière. Irréelle l'espace d'une seconde, le temps de découvrir un visage familier qui m'avait sorti de ma léthargie.
J'avais presque oublié que j'étais au château.. un château remplis de monde.. pourquoi fallait il que ce soit elle qui m'apparaisse.
Lior.
Un bref silence glissa sur nous quand nos regards se croisèrent.
J'en souriais presque naturellement, agissant à mon habitude malgré la fatigue évidente et mes mains toujours meurtris.

« Il est un peu tard pour être encore debout non ? »

Comme si tout ça était normal.
Ça l’était tant que je ne m'avouait pas que je n'allais pas bien, et que rien de tout ça n'était normal.
S'enliser dans le déni, c'est l'histoire de ma vie.