Jordan Rosenfeld

Jordan a toujours été un comédien dans l’âme. Depuis tout petit quand il se plaisait à capter l’attention des plus grands pendant que son frère en profitait pour braver un quelconque interdit, à Poudlard ou il s’est lancé corps et âme dans le théâtre avec quelques camarades.

Sa scolarité s’est globalement plutôt bien passée, des notes décentes en travaillant juste assez pour ne pas se fouler un neurone, il aura surtout marqué les siens pour ses dons d’imitateurs. Là où beaucoup d’autres métamorphomages utilisent leur don de manière voyante et flamboyante, Jordan a utilisé cet aspect de lui pour élever son art. Il est beaucoup plus facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre et de l’incarner sur scène quand vous pouvez réellement prendre son apparence en plus de ses mimiques, de son maniérisme et de ses intonations. Avec le temps, il s’est amusé à ne pas se limiter à la scène, allant parfois même jusqu’à incarner ses camarades dans les couloirs ou en cours. Cela lui aura valu un certain nombre de punitions, sans que jamais il ne considère le fait d’arrêter.

C’est aussi à Poudlard qu’il commence à prendre l’habitude de tout transformer en jeu et de parier sur beaucoup trop de choses.

Du côté parental, on l’incite grandement à faire quelque chose de concret de sa vie. Peine perdue. A peine Poudlard quitté, il s’élance dans un folle course autour du monde, parfois accompagné de son frère, parfois pas.

Il se découvre assez rapidement un don pour obtenir des gens ce dont il a besoin. De l’argent, des faveurs, des informations. Loin d’être infaillible, il devra compter plus d’une fois sur ses associés pour le sortir d’une situation dont ni son charme ni son ingéniosité ne pourront le sortir. L’argent coule (presque, parce qu’il le perd rapidement) à flot, la vie est belle, il s’imagine tel des personnages de livres moldus comme Arsène Lupin que son frère lui aura fait lire des années auparavant. Ou encore robin des bois, tant il s’amuse à ne prendre qu’aux plus riches, et à faire preuve de générosité ensuite auprès des moins riches.

Tout va bien malgré la volonté de certain corps de police étrangers (moldus comme sorciers) de le priver sa liberté, jusqu’au jour où ils se trompent de cible. L’europe de l’est apparait comme une proie facile. Quoi de mieux alors que de contacter certains de ses anciens associés pour l'aider à délester un riche de plus de quelques gallions surnuméraires? Il devient donc croupier dans le casino d’un ancien partisan, réussit à s’enfuir avec une somme substantielle, dis au revoir à ses camarades et revient se faire oublier au pays. Quelques semaines passent quand deux de ses associés disparaissent sans laisser de trace.

L’homme en question, affilié désormais à Voldemort, utilise de son influence pour le retrouver. Conscient de sa défaite imminente, Jordan remue ciel et terre pour trouver une solution…Qui viendra sous la forme de son voisin de palier.

Un ancien camarade. Discret, rat de bibliothèque. Il ne l’aurait presque pas reconnu alors qu’ils avaient été dans la même maison et dans la même année. Rosenfeld. Jordan. Infirmier à Sainte Mangouste depuis plusieurs années. Un grand bruit avait résonné cette nuit-là à l’autre bout du couloir, puis plus rien. Seuls à l’étage, il était allé s’enquérir de l’état de son ancien camarade seulement pour le trouver mort sur le sol, après qu’une potion ratée lui ait ôté la vie. Tout s’était mis en place très vite. Jordan n’avait que peu de famille, une mère malade à Sainte mangouste et qui n’avait plus toute sa tête, un oncle alcoolique. Il savait qu’il avait perdu contact avec nombre de ses camarades après avoir passé quelques soirées avec lui, beaucoup trop focalisé sur son travail pour entretenir sa vie privée.

A la hâte, il avait fait ses préparatifs, non sans une once de honte à l’idée de profiter ainsi de la mort de l’autre. Se faire passer pour mort, camoufler le cadavre de son camarade, falsifier les papiers nécessaires, endosser son identité. Les cinq premières semaines, il les avait passées à prétexter une dragoncelle. Enfermé dans son nouveau chez-lui, il avait assimilé autant de savoir que possible pour pouvoir donner l’impression de savoir ce qu’il faisait au travail.

Les six premiers mois de retour au travail avaient été parmi les plus compliqués de sa vie. Il avait beau assimiler très vite et être capable d’improviser dans la majorité des situations, entre inquiétude d’être découvert, culpabilité pour son dernier méfait, et intensité du travail, la pression devenait insoutenable.

Puis le poste d’infirmier à Poudlard s’était libéré. Jordan avait sauté sur l’occasion il y a bientôt trois ans maintenant, en se disant que franchement, quels bobos pouvaient bien se faire une bande de gamins pareils ? Assurément ce serait plus simple de donner le change a un tel poste. S’il avait su…